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Saison 2 - Rita

Les couturiers masqués

Depuis le début du confinement, j’ai passé environ 5 semaines sans sortir de chez moi. On a essayé de trouver des occupations. J’ai essayé des nouvelles recettes, j’ai fait de la peinture, j’ai fait du sport et je parlais avec ma famille et mes amis qui vivent ailleurs qu’en France.

Après j’ai su qu’il avait une association à La Riche que se mobilisait pour faire des masques en tissus et les livrer aux habitants de la ville. Grâce à ma tutrice, j’ai pu m’inscrire pour aller aider à fabriquer des masques, donc, tous les matins depuis 3 semaines je sors de chez moi, je mets mon petit masque et je vais à la Mairie de La Riche pour couper des carrés de tissus, pour repasser ou plier les masques ou simplement pour les conditionner à la fin, avant qu’ils soient livrés aux gens.

Je ne sais coudre à la machine du coup j’aide à faire d’autres tâches, mais il y a toujours du travail et c’est toujours fatigant. La fabrication des masques est organisée comme une chaine dans une usine, en respectant bien sûr les mesures sanitaires. Quand on arrive on lave nos mains, on les désinfecte et on met des plastiques sur nos chaussures avant de rentrer dans la salle où on fait la fabrication. En parallèle de la fabrication sur place, il y a aussi des gens qui ramènent le tissus et les cordons chez eux et fabriquent les masques à la maison.  

Dans la salle de fabrication nous sommes toujours loin des autres et il y a différentes tâches à faire. On coupe les t-shirts ou des élastiques pour faire des cordons pour les masques, on coupe les grosses manches de tissus pour après les assembler et les couper en carrés, on fait le pliage et le repassage des masques avant qu’ils soient chauffés et lavés, on fait le conditionnement et la distribution des masques aux gens qui les délivrent et on écoute, tout le temps, les machines à coudre qui n’arrêtent jamais de travailler. Au milieu de la matinée, on fait une pause pour nettoyer nos postes, on boit un petit café et après on change de poste pour ne pas passer trop de temps en train de faire la même tâche.

Tout le monde est très sympa. Les organisateurs sont toujours heureux et nous motivent et j’ai pu rencontrer des belles personnes pendant mon bénévolat. J’ai pu aussi partager des belles histoires entre masques, même en sachant que le son n’était pas toujours clair avec les masques devant nos bouches. Ça m’a fait plaisir de pouvoir rester utile et engagée pendant ce moment assez difficile et bizarre et ça m’a permis aussi de redécouvrir que, malgré les difficultés qu’on rencontre dans nos vies, il y a toujours, partout, des gens qui continue à faire du bien et à changer le monde un petit peu à chaque jour. C’était fraichement un plaisir de faire partie des couturiers masqués.

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Saison 2 - Rita

Soleil depuis chez nous

C’est le huitième jour de quarantaine et le septième jour de confinement obligatoire. Nous, les volontaires, on a besoin de trouver des activités pour survivre à cette période avec toutes nos capacités mentales. 

Dans le numéro 18 de notre petite rue, nous passons notre temps à cuisiner, faire du sport, lire, étudier le français, peintre et célébrer le 21ème anniversaire de Oumaïma. C’est vraiment une époque bizarre, mais il faut profiter de ce qu’on a, et de la chance d’être dans des conditions où l’on peut vraiment rester chez nous.

Moi, je profite de mes temps libres pour me dévouer un peu à étudier le français. Même si en parlant, je suis déjà plus à l’aise, il y a plein de choses dans la grammaire et dans l’écriture que j’ai besoin d’améliorer. En plus, comme j’ai moins de contact avec les français, j’essaye de pratiquer pour ne pas oublier.

J’ai fini mon livre « The Art of Making Memories », du coup maintenant les choses que je lis sont seulement celles que je peux trouver en ligne. Mais ça va, il y a beaucoup de librairies en ligne où on peut télécharger des livres gratuitement pendant le confinement.

Tous les jours je fais un peu de sport. Je ne suis pas la personne la plus athlétique, mais c’est une manière de me maintenir active et d’aider mon corps à être fatigué pour mieux dormir pendant la nuit. Et ça fonctionne. C’est bon pour nous aider à relaxer physiquement quand nous sommes psychologiquement préoccupés avec tout ce qui se passe maintenant.

Je peins aussi. C’est une petite activité que j’ai découvert pendant la journée de la femme à La Riche. J’ai appris à faire des petites peintures avec l’aquarelle, j’ai acheté mes propres brosses et peintures et, voilà, c’est aussi une manière de me relaxer, d’occuper mon temps et, peut-être de préparer des cadeaux pour tous les anniversaires qu’on va pouvoir célébrer A.C. – après Covid.

Pour parler en anniversaire, on a célébré aussi l’anniversaire de ma colocataire, Oumaïma. J’ai préparé un gâteau, on s’est bien habillées, on a appelé les autres volontaires et les responsables de notre volontariat et a fêté l’anniversaire de la meilleure façon possible. On a chanté « Joyeux Anniversaire » en 4 langues différentes, on a mangé un bon gâteau et un bon repas. Nous avons fait au mieux avec ce que nous avions.

J’essaye quand-même d’immortaliser ce séjour chez nous. Je me suis engagée à prendre, tous les jours, une photo du coucher du soleil, même quand il n’y a pas de soleil. De ma fenêtre je vois le soleil à distance, de plus en plus petit, perdu entre les arbres. Il nous montre que, même les jour les plus noirs de notre vie peuvent être stupidement beaux. En attente de voir le soleil depuis l’autre côté de la fenêtre, restons chez nous.

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Saison 2 - Rita

Mon premier tour d’Europe

Jeudi 27 février c’était, peut-être, le jour le plus joyeux de mon séjour en France. J’ai mis en place un spectacle avec 90 enfants du Centre de Loisirs de La Riche, entre 3 et 12 ans, sur le thème des différentes cultures européennes. J’avais peur. Peur de ne pas réussir, peur de ne pas me faire comprendre et peur que les enfants ne s’amusent pas ou que les familles ne soient pas contentes.

En tant qu’ « Ambassadrice de l’Interculturalité », à La Riche je suis responsable de l’organisation d’événements, activités ou projets ayant pour objectif de promouvoir l’ouverture d’esprit, la tolérance et les bénéfices d’une société multiculturelle et inclusive. C’était ça le but de préparer un spectacle autour des différentes cultures avec les enfants de La Riche, une ville déjà multiculturelle où il y a un besoin de faire se rencontrer des gens et de combattre l’isolement.

Mon travail au Centre de Loisirs pendant les vacances d’hiver était de coordonner les animateurs des différentes sections et de faire des suggestions quand ils avaient besoin d’un coup de main. En plus, j’ai parlé aux enfants des sujets qui les touchent et sur lesquels ils avaient beaucoup de questions : le racisme, d’où vient-il ? pourquoi existe-il ? ; la discrimination ; la migration ; l’intégration. En tant que volontaires on n’a pas toujours la sensation d’avoir rendu un service, d’avoir changé quelqu’un, ou bien d’avoir laissé notre marque et un impact positif. Avec les enfants, par compte, cette sensation est automatique. Parce qu’ils n’ont pas de filtre, ils disent tout. Ils sont plus à l’aise avec le fait de poser des questions, d’exprimer des doutes, d’oser répondre sans savoir, de découvrir et de dire, surtout, « merci, tu m’as aidé ».

Rétrospectivement, c’est à moi de remercier. Avec les enfants, j’ai appris qu’ils ont tous besoin de la même chose : un lieu dans le monde, une voix et quelqu’un ou quelqu’une que les écoute. Avec les animateurs, j’ai appris la signification de « défendre les plus petits », que ce soit les enfants ou les adultes. Il y a toujours quelqu’un qui a besoin de nous. Et il faut de l’humilité, de la solidarité et aussi de l’humour, qualités qu’ont ces animateurs pour se donner aux autres.

Ce fut la plus belle leçon que j’ai rapporté du Centre de Loisirs. Et c’est pourquoi j’étais triste quand j’ai dû partir. L’autre jour, un des enfants m’a rencontré dans la rue et m’a demandé quand je revenais à Tot’Aime. Je ne sais pas encore. Mais nous retournons toujours à l’endroit où nous sommes attendus.  

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Saison 2 - Rita

On protège seulement ce qu’on aime et on aime seulement ce qu’on connait

C’est le 7 décembre 2019, 7heures du matin et le soleil ne va pas tarder. On arrive à la Place Marechal Leclerc, à La Riche, à 7h45 pour commencer à préparer notre journée. Il pleut et il fait froid. Mme Bouché arrive avec son mari. Ils commencent à mettre en place leurs affaires : les tables, les boites, les cahiers et tout ce qu’ils ont à vendre ce jour-là. La lumière a commencé à s’allumer au dehors du centre social. Je suis rentrée à la Médiathèque et j’ai commencé, moi-même, à préparer mes affaires. J’ai préparé la tombola, les cadeaux pour les gens, les petits drapeaux pour représenter les plats typiques du Portugal et de l’Algérie. J’ai mis en place mon ordinateur,  j’ai connecté les câbles avec la télé et les enceintes et j’ai fait passer le diaporama que j’avais préparé en avance. Après, j’ai exposé toutes les photos avec les légendes respectives, traduites en 4 langues différentes.

À 11 heures, les cloches de l’église ont sonné. J’étais prête. Les enfants sont sortis du spectacle et le Marché de Noël de La Riche de l’an 2019 a commencé. Depuis deux cafés j’étais préparée pour relever des défis mais, en fait, j’avais peur de ne pas pouvoir parler aux gens, de ne pas réussir à partager l’importance de l’interculturalité et ce en quoi je crois vraiment, qu’un monde plus juste a besoin de plus de compassion. Joel Sartore a dit qu’on aime seulement ce qu’on connait. Sûrement, nous ne protégeons que ce que nous aimons et nous aimons seulement ce que nous connaissons. À mon avis, nous devons nous protéger mutuellement. Donc, il faut apprendre, découvrir, partager, débattre, enfin, connaître.

C’était le 7 décembre 2019. Ma tombola a durée jusqu’à 17heures. Il ne faisait pas trop froid. Et plein de monde est venu pour voir ce qu’était ce petit événement : « Noël Interculturel ». À la fin, je ne savais pas avec combien de personnes j’avais vraiment parlé. On a réussi pour l’instant. En tout cas, je pense que la grande victoire de notre époque sera seulement réalisée le jour où nous serons prêts à accueillir et, surtout, à protéger.

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Bon courage !

Nous sommes maintenant à la fin du mois de novembre et le temps passe vite. C’est la troisième fois de ma vie que je vis à l’étranger. Curieusement, la France, qui est l’endroit le plus similaire au Portugal où j’ai jamais vécu, semble être le plus difficile pour s’adapter. Les difficultés font partie du voyage, mais j’espère qu’à la fin, je réaliserai que tous les obstacles en valaient la peine. 

Dans ma vie quotidienne ici en France, j’ai beaucoup de temps libre, que j’utilise normalement pour me promener et découvrir, petit à petit, la ville de Tours et ses environs. C’est une ville pleine d’étudiants. Dernièrement, j’ai découvert la magie des marchés de Noël en France. Il y a toujours de la musique pour remonter le moral des gens, des chataignes chaudes et du vin chaud pour « faire chaud au Coeur et au corps ». La première fois que j’ai visité le Marché de Noël, j’étais avec un couple portugais (M. Adriano et son épouse qui font tous deux partie du Comité de Jumelage entre la ville de La Riche – où je fais mon Service Civique International sur le thème de l’interculturalité et du vivre ensemble – et Estarreja, au Portugal). Nous avons fait le tour du marché de Noël avec ma colocataire, Oumaïma, qui vient du Maroc. Ce fut une belle soirée : je me suis sentie reconnaissante d’avoir eu l’occasion d’être ici et de vivre cette expérience. 

Le fait de me déplacer et de vivre à l’étranger m’a fait réaliser que les choses qui rendent nos expériences plus significatives sont les gens que nous rencontrons et les gens avec qui nous partageons nos vies. C’est un peu à cause de cela que j’ai décidé de devenir volontaire. Je voulais aider les gens. Je le fais toujours. J’espère pouvoir garder dans ma mémoire et dans mon cœur tous les gens que je croise. Même si je pense que c’est ma mission d’aider les autres, quoi que je fasse, je finis toujours par me retrouver aidée moi aussi.

Dans l’ensemble, le début de ma mission n’a pas été des plus faciles. J’ai rencontré de nombreuses difficultés, la plus importante étant la langue (mon français n’est pas encore le meilleur !) et j’ai dû faire face à des situations imprévues. Cependant, je choisis de me concentrer sur les aspects positifs. J’espère que mon travail au Centre Social et au Marché de Noël de La Riche et tous les projets à venir auront un impact positif sur les autres. Et, à cette fin, je ferai de mon mieux. C’est comme le disent les Français : tout ce dont j’ai besoin, c’est du « bon courage » !

Bon Courage !

It is now the end of November and time moves fast. It’s the third time in my life that I live abroad. Curiously, France, which is the most similar place to Portugal I have ever lived in, it seems to be the most difficult to adapt to. Difficulties are part of the journey but I hope that, in the end, I will realize that all obstacles were worth wile. 

During my everyday life here in France I have a lot of free time, which I normally use to walk around and discover, little by little, the city of Tours and its surroundings. It’s a city full of students. Lately, I have discovered the magic of the Christmas Markets in France. There are always music cheering people up, warm chataignes and hot wine to “fait chaud au Coeur et au corps”. The first time I visited the Christmas Market I was with a Portuguese couple (Mr. Adriano and his wife are both part of the Comité de Jumelage between la ville da La Riche – where I am doing my Service Civique Internationnel inside the topic of interculturality and vivre ensemble – and Estarreja, in Portugal). We have walked around the Christmas market with my housemate, Oumaima, who comes from Morocco. It was a lovely evening: it left me feeling grateful for the opportunity of being here and having this experience. 

Moving around made me realize that the things which make our experiences more significant are the people we meet and the people we share our lives with. It is, in a way, because of that, that I decided to be a volunteer. I wanted to help people. I still do. I hope I can keep in my memory and in my heart all the people I cross paths with. Even though I think that it is my mission to help others, no matter what I do, I always end up finding myself being helped too.

All in all, the beginning of my mission has not been the easiest one. I have encountered many difficulties, the biggest one being the language (my French is still not the best!) and I have had to deal with unexpected situations. However, I choose to focus on the positive sides. I hope my work at the Centre Social and the Christmas Market at La Riche and all the projects to come will have a positive impact on others. And, to that end, I will try my best. It’s like the French say: all I need is “bon courage”!

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Saison 2 - Rita

Portrait Rita

Quels sont tes loisirs, activités extra-scolaires ? 

La course à pieds, lire (en français aussi !), visiter les musées et les monuments, jouer au jeux de société.

Cite un lieu que tu as visité et qui t’as marqué. Pourquoi ?

Le château de Chenonceau car son architecture est magnifique. C’est un château construit au dessus du fleuve la Loire avec beaucoup d’histoires et des salles et jardins plein de culture. 

Est-ce qu’il y a un lieu que tu as absolument envie de visiter avant de quitter la France ? 

Le mont Saint Michel

En venant en France, qu’as-tu envie de partager de toi ou de ta culture ? 

Ma volonté est d’aider les autres surtout ceux qui en ont le plus besoin. C’est ce qui me fait chaud au coeur. Et aussi un peu de ma culture, mes expériences de vie, pour mieux promouvoir l’ouverture d’esprit et l’interculturalité.